Prévenir le burn-out – partie 1

Et voilà, l’automne est déjà bien commencé.  Comme beaucoup de Québécois, je suis de retour au travail, je profite de l’été indien [1] et je pense à mes prochains congés.  Cette année, j’aurais bien pris quelques semaines supplémentaires de farniente estival parce que j’étais vraiment fatiguée.

En bonne psychologue que je suis ( 🙂 ), je me suis questionnée pour comprendre pourquoi j’étais si épuisée.  Je pourrais bien sûr faire la liste de tous les stresseurs vécus au cours des dernières années.  Mais l’explication reste partielle : en effet, je n’avais pas plus de stresseurs qu’il y a 3 ou 5 ans, et même je dirais que plusieurs de ces stresseurs se sont allégés au cours des 2 dernières années.  Alors, que se passait-il ?  Pourquoi avais-je moins de résistance qu’il y a 2 ans ?  Bon, bien sûr, l’âge et surtout l’accumulation du stress jouent un rôle important.  Mais cela n’explique pas tout.  Je voulais comprendre et surtout prévenir un épuisement invalidant.  Il fallait donc que je regarde quelles stratégies je pourrais mettre en place pour mieux gérer mon énergie afin d’éviter de m’épuiser entre deux périodes de vacances.  Ce fut le départ d’une réflexion sur mon mode de vie.

J’ai donc observé que  :

1- Je suis une femme qui vit beaucoup dans sa tête.  J’ai un peu négligé mon véhicule corporel.  Après un séjour de 5 jours dans un spa santé réputé des Cantons de l’Est [2] qui m’a permis de beaucoup remonter mon niveau d’énergie, j’ai fait des modifications importantes à mon alimentation.  Cela a nécessité que je revoie mes priorités et que je consacre plus de temps à ce volet de ma vie.  En fait, avant j’organisais ma vie autour des besoins de ma famille et de mes obligations professionnelles.  Je portais mon entourage sur mes épaules.  C’est terminé : maintenant je m’occupe de ma vie personnelle en premier (incluant cuisine saine et loisirs/exercices), je favorise la responsabilisation des autres et mon travail n’est plus le centre mais simplement une partie de ma vie.

J’ai une vie très sédentaire.   Les recherches démontrent que rester assise toute la journée est néfaste pour la santé.  Il fallait donc que je bouge un peu plus.  Et la qualité de mon sommeil est mauvaise depuis longtemps pour diverses raisons : il fallait régler ce problème.  Alimentation, exercice et sommeil sont les premiers éléments de base à considérer pour améliorer son niveau d’énergie et éviter l’épuisement (burn-out »).

2- j’ai terminé les fins de semaine de cours et les stages pour obtenir mon doctorat.  On pourrait penser qu’ayant plus de temps libre, je serais moins fatiguée, et pourtant c’est l’inverse qui s’est produit.  Comment cela pouvait-il être possible ?

L’épuisement professionnel étant un problème important de nos sociétés modernes, les scientifiques ont cherché des moyens de l’éviter.  Bien sûr, les vacances sont le moment privilégié pour se ressourcer.  Mais sont-elles suffisantes pour compenser pour une année de stress ?  Les chercheurs ont identifié 4 types de stratégies pour favoriser le réapprovisionnement de nos ressources tout au long de l’année.  Je vous les présenterai dans des infolettres hebdomadaires (mais oui ! une infolettre par semaine ! je vous l’ai dit que mon séjour au spa m’avait fait du bien :)).

Les deux premiers types de stratégies regroupent des activités qui permettent de « faire le vide » en diminuant le degré d’activation physique alors que les deux derniers visent à « faire le plein » en régénérant les ressources de la personne.  Alors voyons le premier type de stratégies pour faire le vide.  Ce sont les stratégies les plus connues :

1) Les stratégies de relaxation :
Ce sont des activités qui favorisent la présence d’émotions positives et qui impliquent un faible niveau d’activation physique et mentales.  La lecture, regarder un film, certains types de yoga, la méditation, la marche et converser avec des gens qu’on aime sont considérées comme des activités relaxantes.

Hum…  J’ai réalisé que je lisais moins de livres depuis plusieurs mois.  J’optais pour de plus courts articles qui exigent moins de concentration.  Pire, j’ai constaté que dernièrement, je passais plus de temps sur Facebook (attention !  On devient vite accro à ce truc !).  Pourquoi ?  Ai-je vraiment besoin de lire la vie des autres alors que je passe la journée à les écouter ?  C’est là que j’ai réalisé que Facebook me servait à arrêter mon cerveau de penser et me donnait une fausse impression de relaxer.  Avec un peu de discipline, j’ai récupéré du temps que je peux utiliser à me reposer vraiment, à méditer et à lire des livres que je trouve vraiment intéressants.

Nous avons tous des obligations familiales et professionnelles qui nous amènent à vivre beaucoup de stress.  La vie moderne est beaucoup trop rapide et nuit à la santé mentale en nous maintenant dans un état chronique d’activation élevée.  Le besoin de relaxation est primordial même si le temps libre est limité.  Alors, quelles sont vos stratégies de relaxation ?

La semaine prochaine nous verrons comment continuer à « faire le vide » par les stratégies de détachement psychologique.  En attendant, relaxez ! 🙂