La vie est simple !
Il y a plusieurs années, j’ai lu une citation (parfois attribuée à Einstein) qui disait quelque chose comme « S’il n’y a pas de solution, c’est qu’il n’y a pas de problème ». Au moment où j’ai lu ces mots sublimes, j’étais dans une période que je qualifierai de difficile, aux prises avec une situation à laquelle je n’arrivais pas à trouver de solution. Bref, une période au cours de laquelle on a très envie de s’arracher les cheveux de la tête ! Ai-je besoin de vous dire que cette phrase, censée être inspirante et apaisante, a provoqué une énooooorme frustration en moi. Ce ne sont pas des solutions qui bouillonnaient en moi !
Mais avec les années s’installe la sagesse (ahum). Et j’ai compris le sens de cette phrase : lorsqu’on n’arrive pas à trouver une solution à un problème, c’est que le problème est mal formulé. En changeant la formulation du problème, il devient alors possible de trouver une solution. En fait, lorsqu’on change notre perception de la situation, notre réalité change. Et il y a de fortes chances que notre souffrance diminue.
Lorsqu’une situation nous dérange, nous avons 4 options :
1- Modifier la situation ou la quitter (actions externes).
Il est parfois possible d’agir afin de modifier la situation. Pour cela, il faut tout d’abord prendre conscience qu’on est responsable de sa vie et qu’on a un certain pouvoir d’agir. Cela demande souvent des efforts mais cela me semble préférable au fait de subir sa vie.
Lorsqu’il n’est pas possible de modifier la situation, il est parfois nécessaire de la quitter. Cela demande beaucoup de courage de mettre fin à ce qui nous dérange pour se lancer dans l’inconnu. On ne recommanderait jamais à notre meilleur(e) ami(e) de rester dans une situation néfaste pour lui/elle. Alors pourquoi se ferait-on subir cela à soi-même ?
2- Changer notre perception de la situation (actions internes).
Il arrive qu’on ne puisse agir sur la situation externe pour toutes sortes de raisons. Il est alors possible d’effectuer un travail interne, c’est-à-dire de changer notre perception de la situation. J’ai eu un oncle dont la maison a été détruite complètement par un incendie. À première vue, on pourrait penser qu’il s’agit d’un grand malheur. Mais quand mon oncle en parlait, il soulignait la chance que la maison ait été vide à ce moment-là et que personne ne soit blessé. Et il ajoutait qu’ils en profiteraient pour avoir une plus belle cuisine lors de la reconstruction ! La petite fille que j’étais a été complètement estomaquée de cette façon si positive de décrire une situation difficile. Ce fut une belle leçon de vie.
3- Accepter la situation (actions internes).
Il arrive que malgré nos efforts pour changer une situation ou notre perception, nous devons composer avec une situation difficile qui nous fait vivre des émotions pénibles. La 3e option est simplement d’accepter la situation.
Accepter ne veut pas dire être d’accord ou approuver une situation ; cela veut simplement dire reconnaître que la situation existe et qu’on doit vivre avec le mieux possible. Malgré sa vision positive, mon oncle avait quand même du chagrin d’avoir perdu des souvenirs irremplaçables. Pour lui, l’incendie et ses conséquences constituaient un épisode de sa vie avec laquelle il devait composer. Il acceptait autant les périodes difficiles que les périodes agréables comme faisant partie de la vie humaine. Il refusait d’être malheureux pour le restant de ses jours à cause d’une période difficile.
C’est parfois très difficile d’accepter une situation pénible. Mais cela s’apprend. Cela demande d’entraîner son esprit à percevoir la situation telle qu’elle est, sans jugement, au-delà des émotions. Les situations difficiles nous apprennent à lâcher prise et surtout à prendre soin de soi, à s’accueillir avec bienveillance et compassion, clé de la résilience.
Vous pouvez accepter ou refuser la réalité. Mais même si vous la refusez, la réalité reste présente. Le refus de la réalité (ou d’une possible réalité future désagréable) augmente votre degré de stress et vous mène directement au point 4 :
4- Souffrir.
Il y a une grande différence entre la douleur et la souffrance. Parce que nous sommes des êtres humains, notre vie comporte de la douleur : nous avons faim et soif, nous ressentons le chaud, le froid et la douleur lorsque nous nous blessons, nous ressentons une multitude d’émotions dont certaines que nous trouvons pénibles (peur, tristesse, colère, culpabilité, etc.). Tout cela fait partie de l’existence des êtres vivants. Et tous ces éléments surviennent et ensuite se terminent. Rien ne dure éternellement et la douleur va s’estomper. Sauf si on résiste…
Lorsque vous refusez la douleur, lorsque vous vous débattez pour y échapper, vous vivez du stress supplémentaire. Votre cerveau et votre corps sont en mode Réaction : ils réagissent instinctivement pour combattre ou fuir la situation. Vous n’êtes pas en mode Réflexion, capable d’avoir une vision objective de la réalité et de déterminer les actions (externes et/ou internes) nécessaires pour améliorer votre situation.
5- Souffrir encore plus.
Et il y a une cinquième option qui est de ruminer des pensées déplaisantes et de souffrir encore plus. Lorsque vous avez des pensées telles que « Pourquoi est ce que ça m’arrive à moi ? Ce n’est pas juste. Ça ne devrait pas se produire. Je ne veux pas. », vous ajoutez de la souffrance à votre douleur. Ça ne change pas la réalité, mais à cause de votre perception, cela rend votre situation encore plus pénible. Vous allez donc stresser encore plus et vous épuisez à combattre une réalité qui existe de toute façon.
Vous comprendrez facilement que je ne vous recommande pas les 2 dernières options !
Voici donc en résumé les 3 aptitudes à développer pour composer le mieux possible avec votre réalité :
1- Modifier la situation ou la quitter
2- Modifier votre perception de la situation
3- Accepter la réalité
Bien sûr, c’est plus facile à dire qu’à faire ! Mais avec de la pratique, tout s’apprend et devient plus facile. Pour y parvenir, il faut faire des efforts mais surtout il faut y consacrer un certain temps.
Prendre le temps d’une rencontre avec soi-même pour prendre conscience de ce qui ne va pas dans notre vie afin d’y remédier.
Prendre le temps de nommer et d’accueillir avec bienveillance nos émotions qui sont des signaux fidèles pour nous indiquer si nous sommes sur la bonne voie.
Prendre le temps de mettre en place des moyens pour effectuer les changements souhaités.
Et ensuite prendre le temps de bien profiter des résultats de nos efforts.
L’été est arrivé. Pourquoi ne pas essayer de modifier votre perception du temps et vivre un peu plus au moment présent pour mieux profiter de votre vie ? C’est ce que je vous souhaite. Bon été !
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