EMBARQUER DANS LE « FLOW »
Comme le dit la mascotte verte du Festival Juste pour rire: « C’est finiiiiiiiiiiii! » Et oui, au Québec, les vacances sont terminées; la majorité des gens sont retournés au travail et les étudiants ont repris le chemin de l’école. Certains sont contents, d’autres moins. Même les retraités ressentent la fin de l’été et l’arrivée prochaine de l’automne.
Pour beaucoup, la fin des vacances signifie la reprise des activités habituelles, des obligations quotidiennes et du rythme de vie trop rapide. Bref, il faut rembarquer dans le flot tumultueux de la vie d’aujourd’hui au risque de se noyer dans le stress …
Et si au lieu de rembarquer dans le flot tumultueux on essayait d’embarquer dans le « flow » ?
Et si au lieu de courir pour accomplir toutes nos tâches, on prenait plaisir à les accomplir ? Est-ce possible ? Oui. Est-ce facile ? Pas toujours, non. Mais être stressé et fatigué n’est pas facile non plus, si on y pense…
Au-delà du jeu de mots, le concept de flow est intéressant parce qu’il permet en effet d’atteindre un état de bien-être donc d’améliorer sa qualité de vie.
Dans son livre [i], le psychologue Mihaly Csikszentmihalyi définit le flow comme » l’état mental atteint par une personne lorsqu’elle est complètement immergée dans ce qu’elle fait, dans un état maximal de concentration. Cette personne éprouve alors un sentiment d’engagement total et de réussite. » [ii]
Csikszentmihalyi a identifié les caractéristiques accompagnant l’expérience du flow. Tout d’abord, l’activité doit présenter les caractéristiques suivantes :
- Objectifs clairs : la personne comprend bien les attentes et les règles de l’activité; ses compétences sont adéquates pour atteindre les objectifs fixés.
- Équilibre entre les compétences de la personne et la difficulté de l’activité, qui constitue un défi motivant, ni trop facile ni trop difficile.
- L’activité est en soi source de satisfaction (elle n’est donc pas perçue comme une corvée)
Et durant cette activité, la personne présente un état de conscience modifié:
- Haut degré de concentration sur un champ limité de conscience (hyperfocus)
- Une perte du sentiment de conscience de soi, disparition de la distance entre le sujet et l’objet (on s’oublie, pour être centré seulement sur l’activité)
- Distorsion de la perception du temps (on en arrive à oublier de manger)
- Rétroaction directe et immédiate. Les réussites et difficultés au cours du processus sont immédiatement repérés et le comportement ajusté en fonction.
- Sensation de contrôle de soi et de l’environnement
Autrement dit, une personne en état de flow est concentrée sur une seule activité au point d’oublier le reste et en éprouve un réel bien-être. Elle éprouve une grande satisfaction en accomplissant cette tâche. Et en utilisant ses compétences, la personne est appelée à progresser.
Si on reprend les éléments du flow, on peut comprendre pourquoi dans certains cas le travail peut rendre malade:
- Lorsque les objectifs ne sont pas clairs,
- lorsqu’il n’y a pas équilibre entre les compétences et ressources de la personne et la difficulté de la tâche (toujours en faire plus avec moins)
- et que la tâche perd son sens et devient une corvée
- lorsque la personne se concentre sur plusieurs tâches en même temps
- lorsque la personne s’identifie au résultat visé, que sa valeur personnelle dépend de sa performance (pensez aux perfectionnistes)
- lorsque la personne est toujours dans un sentiment de manque de temps
- lorsqu’il n’y a pas de feedback, pour permettre à la personne d’ajuster ses actions
- lorsque la personne perd la sensation d’avoir du contrôle sur elle-même et sur son environnement.
Et vous, dans quelles conditions accomplissez-vous la majorité de vos activités ? Vous arrivent-ils d’atteindre des états de flow ? Ou vos conditions de vie ou de travail font-elles partie des conditions difficiles, voire malsaines ?
Observez vos conditions de vie et de travail. Que pouvez-vous faire pour les améliorer et atteindre le flow plus souvent ? Parfois, il faut agir sur les conditions extérieures. Parfois, ce sont les conditions intérieures, nos perceptions et nos croyances, qu’il faut modifier. Souvent, il faut agir sur les 2 plans, intérieurs et extérieurs. Observez et faites les changements nécessaires pour être plus heureux. Votre plus grand pouvoir est le pouvoir de choisir et d’agir.
Je vous souhaite un bon retour à vos activités habituelles et beaucoup d’occasions d’expérimenter des états de flow.
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